LE SALON DES AGRICULTURES DE PROVENCE EN IMAGES !

Retour en images sur la 7ème édition du Salon des Agricultures de Provence, du 31 mai au 2 juin. Plus de 77 000 visiteurs sont venus à la rencontre des 250 producteurs et éleveurs installés au Domaine et Centre de formation du Merle, à Salon-de-Provence. Un record depuis la création du salon en 2016 ! Beaucoup d’animations ont rythmé ces trois jours. Il y en avait pour tous les âges et pour tous les goûts : ateliers de rempotage ou de plantation de graines, démonstrations de tonte de brebis ou de pressage de foin, et même des défilés d’animaux tels que brebis, chèvres et chevaux. Les grands sujets comme l'eau et la gestion des déchets ont été bien sûr au programme ! Les stands gourmands du Lot-et-Garonne, département invité d’honneur du salon, ont séduit de nombreux gourmets. Le premier prix des Trophées de l’Innovation du Salon des Agricultures de Provence 2024 a été attribué à la société Hydro Consulting (Salon-de-Provence) pour ses « Martelières automatiques avec capteur de bout de parcelle », une technologie d’automatisation de l’irrigation gravitaire sur parcelle. La Jasso de Calissanne est le “Coup de Cœur” du Prix Agricole des produits de Provence, pour son huile d’olive AOP fruité noir “Cocorico Château Calissanne”. Les visiteurs ont fait le plein de fruits et légumes de saison, de produits alimentaires de qualité et de saveurs authentiques des terroirs de Provence. Petits et grands, en famille ou entre amis, tous ont profité de la richesse de l’agriculture du département mise à l’honneur lors de cette 7ème édition du Salon des Agricultures de Provence !

C’est un beau projet qui a reçu le 1er prix des Trophées de l’Innovation, celui d’Hydro Consulting. Guillaume CASELLA, le dirigeant de la société, raconte l’émergence de cette idée “un soir autour d’un apéro”. La contrainte majeure du producteur de foin est la gestion de l’arrosage de ses parcelles. Avec cette martelière, une sonde détecte le niveau d’humidité du sol, et commande l’ouverture ou la fermeture de la martelière. Une véritable avancée pour l’agriculteur en terme de déplacement ainsi évité, couplée à une optimisation de la gestion de l’eau… Egalement directeur de l’ASA “Compagnie de Craponne”, Guillaume est particulièrement sensibilisé aux enjeux du partage de l’eau entre les différents usagers. Trois exemplaires de la martelière connectée sont installées ou en cours d’installation. Celle sur Mas Thibert est testée depuis 2023, et deux nouvelles sont prévues sur Lamanon pour une mise en exploitation d’ici la fin du mois de juin. L’enjeu est désormais d’évaluer les impacts de cette pratique, et d’apporter la preuve que les économies faites sont profitables à tous : à l’agriculteur et à la ressource elle même…

Johan FOURNIL présente la nouvelle création de la société M2I. Riche de 4 à 5 inventions par an, cette société travaille notamment sur la fabrication de phéromones, alternatives aux pesticides. Pour les Trophées de l’Innovation, c’est un produit destiné aux viticulteurs qui a été sélectionné. Celui-ci consacre un temps important au palissage des vignes, avec la pose d’agrafes permettant de remonter les sarments. Par ailleurs, il doit lutter contre le ver de la grappe, un insecte ravageur dont il s’agit de limiter l’accouplement et la prolifération. L’idée a donc été de créer un produit “deux en un”. L’agrafe dont il est question est fabriquée en lin, produit bio-sourcé et biodégradable. Une fois posée, elle diffuse les phéromones qui éloigneront l’insecte source de nuisances. Pour réaliser ce prototype, les équipes de M2I ont étudié les pratiques du viticulteur. Selon eux, il s’engagera d’autant plus volontiers dans la transition écologique si ces nouvelles pratiques ne lui imposent pas de nouvelles contraintes ! Le coût correspond à celui d’un insecticide, mais l’économie repose notamment sur le coût temps/homme puisque un seul passage dans ses vignes suffit. Avantage non négligeable : ce produit ne représente aucun danger pour sa santé.

Lauriane MOREL, chargée de mission Eau et Irrigation de la Chambre d’Agriculture, présente le projet présenté aux Trophées de l’Innovation, un robot intelligent désherbeur de fossés. Engin intelligent et autonome, équipé d’un GPS et d’un système de vision intégrée, il est une alternative à l’utilisation de produits pour désherber les parcelles de foin de Crau. Le système tel qu’il a été conçu permet d’analyser le sol afin de sélectionner les plantes à éliminer. Encore à l’étude, il sera testé en période d’irrigation en 2024 et 2025 avant son lancement commercial. Ce projet est porté en partenariat avec le SYMCRAU. L’objectif commun : protéger la nappe phréatique de la Crau.

Rencontrée en 2023 (voir article sur bleutomate.fr), Caroline NISSE nous confirme la bonne santé de ce marché. Initié par l’Association de Développement de l’Agriculture à Berre l’Etang (ADABE), il est installé à la jonction des RD10 et 113, dans un endroit particulièrement stratégique. La dynamique de ce collectif fait plaisir à voir !

Jonathan GERBORE présente la solution qui concourt aux Trophées de l’Innovation du Salon. C’est par le contrôle naturel des punaises vertes que le produit va permettre d’éviter les traitements sur les cultures. Utilisé en préventif, une fois écloses, les mini-guêpes vont prospecter et parasiter les oeufs de la punaise. Elles ne laisseront aucune chance à leur cible, avec un taux de parasitisme moyen observé dans les essais de plus de 90%. Avec le parasitoïde Nezapar, pas d’inquiétude quant aux conséquences de l’intervention. L’action de cet insecte auxiliaire ne peut exister qu’en présence de population de punaises vertes. Aucun risque d’impact sur les équilibres naturels.

Gautier Semences est une entreprise familiale, localisée à Eyragues, dont les 70 ans d’existence confirment la qualité de ses semences potagères. Présentes sur le SAP en tant que finalistes des Trophées de l’Innovation, Pauline FARGIER et Alice DEMANGEL de Gautier Semences présentent leur nouvelle variété de courgettes Elle a comme caractéristique majeure de ne pas avoir besoin d’être pollinisée. “Rassurez vous, c’est un trait génétique que l’on trouve à l’état naturel !” Ses avantages sont nombreux et devraient séduire les agriculteurs. Jugez en vous même : la variété est précoce et la production constante puisqu’elle n’est pas soumise aux aléas climatiques, pas plus qu’à l’action des insectes pollinisateurs. La récolte est donc garantie, sans repousse, et avec un rendement élevé. Pour couronner le tout, le fruit est accessible ce qui signifie moins de contraintes pour l’exploitant.

Ludovic LONG et Hélène NEGREL partagent la même vision : les agriculteurs doivent être solidaires et complémentaires. C’est ce qui les anime et qui explique à leurs yeux la réussite de leur partenariat au long cours. Par ailleurs, Ludovic annonce fièrement que ses enfants sont la 10ème génération à exploiter leurs terres, entre maraîchage et vignes. “Faire mon propre vin, et au 5è millésime obtenir une médaille d’argent au Salon de l’Agriculture à Paris, c’est quand même une belle récompense !”. Avec l’aide de la Chambre d’Agriculture, aux côtés de Sébastien ATTIAS, il s’est alors lancé dans une nouvelle aventure, reprendre la culture du câpre, traditionnellement exploité dans ce territoire. Hélène de son côté ne compte pas son temps pour faire redécouvrir le safran. Sur l’exploitation familiale en friche depuis plus de 25 ans, elle prend soin de cet épice fragile qui ne fleurit que 3 à 4 semaines par an, et dont la récolte n’est possible qu’à la main. Situés au pied du Garlaban, sous la protection de Marcel Pagnol, ne lui reste qu’à ouvrir sa chambre d’hôtes “Au temps des secrets”.